Le mois dernier, j’ai commencé à établir une liste (très peu objective) de plats incontournables dont devraient se régaler les touristes lorsqu’ils visitent ces pays. Voici donc enfin, les 5 pays où la gastronomie (je ne parle bien évidemment de plats traditionnels de tous les jours, ou presque, pas de plats de restaurants étoilés où la pince à épiler est l’instrument le plus utilisé en cuisine) écrabouille haut la main l’horrible hamburger-frites des chaînes de restauration rapide !
Top # 5 : Grèce
La cuisine grecque, une cuisine 100 % méditerranéenne avec des accents d’orient (c’est à dire des accents turcs pour ne pas les nommer, mais cela blesserait profondément les Grecs... ; mais qui a influencé la cuisine de l’autre ? Je ne saurais répondre à cette question...). En plus, la Grèce, ce magnifique pays composés de 6.000 îles et îlots, est aussi le pays de la Crète, une île dont la réputation mondiale de sa gastronomie n’est plus à faire ! Les calamars farcis au yaourt (plat crétois) que nous avons mangé sur l’île de Santorin, nous ont laissé un souvenir impérissable...
➔ Tzatzíki : d’accord, ce n’est pas un plat mais une sauce composée de concombre, d’ail et de yaourt grec, mais un morceau de pain tartiné de tzatzíki, avec d’autres mezés et un verre d’ouzo, peuvent faire un excellent repas.
➔ Souvláki : des brochettes de viande et de légumes grillés (que l’on peut manger avec du tzatzíki).
➔ Moussaka : Aubergines, d'oignons, de tomates et de viande hachée de mouton... C’est très bon, je ne vois pas ce que l’on peut dire de plus !
Top # 4 : Espagne
La cuisine espagnole, une cuisine méditerranéenne, influencée par les Maures à l’époque où la péninsule se nommait Al-Andalus, ne se résume pas qu’à la paella, au gaspacho ou aux tapas (comme les «patatas bravas», les «chipirones» ou encore le «pan con tomate» avec «Jamón Ibérico de Bellota» qui est une tuerie au passage). Elle comprend aussi plein de savoureux plats plus délicieux les uns que les autres :
➔ Salmorejo : c’est une «soupe» froide (un peu comme le gaspacho) à base de tomates (crues), de mie de pain, d’ail et d’huile d’olive, que l’on sert généralement saupoudrée de quelques morceaux de jambon cru ou de petits morceaux d’œuf dur ! C’est vraiment très, très bon...
➔ Escalivada : un mélange de légumes (oignons, poivrons, aubergines) cuits lentement (et séparément) au four, servi froid avec un filet d’huile d’olive et, potentiellement, quelques anchois marinés à l’huile (et à l’ail). C’est excellent !
➔ «Pulpo a la gallega » : le poulpe à la galicienne, c'est-à-dire, une tranche de pomme de terre cuite à l’eau, quelques morceaux de poulpe (cuit) dessus, du gros sel, un filet d’huile d’olive et le tout saupoudré de paprika. C’est délicieux !
Top # 3 : Italie
La cuisine italienne est celle que l’on croit connaître parce que l’on mange des pizzas à l’ananas (ou pire, de la pizza tartiflette avec de la pomme de terre et du fromage... quelle horreur !) ou que l’on sait ouvrir une boîte de raviolis industriels... C’est donc celle qui est la plus massacrée en France (en sachant que l’on sait aussi massacrer la choucroute et le cassoulet, les industriels n’ont pas d’état d’âme) alors que c’est certainement une des meilleures au monde, un must absolu (après celles qui sont premières de mon «top 15», bien évidemment)... Au fait, les Romains (de la Rome antique) ne mangeaient pas de boudin d’ours ou des cous de girafe farcis, c’est une facétie du grand René Goscinny .
➔ «Spaghetti alle vongole» : de délicieux spaghettis aux palourdes, ça change des spaghettis à la carbonara ou à la bolognaise. De toute façon, les sauces italiennes pour les pâtes sont toutes excellentes.
➔ «Saltimbocca alla romana» : une escalope de veau très fine avec une tranche de «prosciutto crudo» (jambon cru)... C’est vraiment très bon !
➔ Et justement, un assortiment de «prosciutto crudo», de (vrai) salame, et d’autres charcuteries italiennes, avec du fromage comme du pecorino ou du «parmigiano reggiano» et un bon verre de shiraz du Lazio permet de faire un magnifique repas.
Top # 1 (ex-aequo) : Ile de la Réunion
Mélange de plusieurs influences (française, africaine, indienne, chinoise), la cuisine créole de l’île de la Réunion, ma préférée (mais, chut, on ne le dit pas aux Antillais), est pleine de saveurs, épicée mais pas trop pimentée (attention toutefois à quelques plats). Tout le monde connaît les (petits) bouchons (mes préférés sont ceux parfumés au combava, un petit agrume qui donne beaucoup de goût) mais connaissez-vous le cabri massalé ou le ti’jacques boucané ? Ces plats ne sont pas dans la liste ci-dessous (ils sont pourtant excellents) mais en voici d’autres, encore plus incontournables :
➔ Rougail saucisse : le plat emblématique de l’île de la Réunion ! Des morceaux de saucisses fumées, des tomates, des oignons, du curcuma, du gingembre, de l’ail et une toute petite pointe de piment. C’est donc simple et bon, que demander de plus !
➔ Civet zourite : un civet (avec du vin rouge) de poulpe, tout fondant, avec des oignons, des tomates, très peu de piment. C’est vraiment délicieux, peut-être même plus que la fricassée chatrou des Antilles.
➔ Sarcive : à base de porc ou de poulet mariné dans de la sauce soja et du pastis (pour une fois que cet alcool a une utilité ), ce plat a aussi une origine chinoise... C’est incontestablement un des meilleurs plats de la réunion.
Top # 1 : Antilles Françaises (Guadeloupe, Martinique et Guyane)
Mélange de plusieurs influences (française, africaine, amérindienne... avec quelques touches indiennes), la cuisine créole de Antilles françaises est pleine de saveurs, épicée mais pas trop pimentée (attention toutefois à quelques plats). Tout le monde connaît les accras de morue mais quelques imbéciles ne savent pas qu’il existe des accras aux légumes, ce qui permet à ces mêmes imbéciles de critiquer d’excellents accras sans savoir de quoi ils parlent. Il faut donc un rappel indispensable sur une des meilleures cuisines au monde :
➔ Poulet boucané : un poulet fumé, mais en mieux, régulièrement badigeonné durant la cuisson d'une marinade proche de la sauce chien (cive, oignon, ail, persil, piment, citron, huile, eau). A servir avec un gratin de christophines, par exemple !
➔ Crabe farci antillais : comme il existe aussi des crabes farcis en Asie, des restaurateurs sans scrupule refilent du crabe farci surgelé fabriqué en Asie comme du crabe farci antillais. Le vrai crabe farci antillais se prépare avec du crabe, du lard fumé, de la mie de pain, du lait et des épices (il n’y a donc pas de vermicelles chinois dans la préparation antillaise) !
➔ Colombo de cabri : la poudre de columbo est un mélange d’épice contenant du curcuma, du cumin ou encore de la coriandre. Le colombo de cabri se prépare donc en faisant cuire la viande de cabri (chèvre) dans la poudre pour qu’elle s’en imprègne. A noter qu’Il existe aussi du colombo de poulet (qui n’est pas un plat de poulet cuit à l’eau, soupoudré d’un peu de poudre de colombo avant de servir).
➔ Fricassée chatrou : (et oui, 4 plats pour les Antilles parce que je n'ai pas pu choisir parmi tous les plats antillais que j'adore) un ragoût de poulpe, tout fondant, avec des oignons, de la cive et très peu de piment. C’est vraiment délicieux ! Et au moins, avec ce plat, rares sont les arnaques.
Juste avant de conclure, je voudrais bien évidemment me faire pardonner par de nombreux pays où nous avons très bien mangé (comme la France métropolitaine où l’on mange très bien, même si je ne comprends toujours pas pourquoi les Français plébiscitent le Beaujolais nouveaux et le camembert industriel) mais que je n’ai pas cité dans mon «top 15» pas très objectif (forcément, je devais mettre en avant la cuisine réunionnaise et antillaises car la Guyane est un peu comme ma terre natale et la Réunion, mon île préférée). Bien évidemment, je n’oublie pas l’«irish stew» (irlandais), le haggis écossais, le skyr islandais (si c'est un plat ), le bœuf Stroganov russe, le zerb jordanien, le bougna kanak, le braai sud-africain ou le thiéboudiène sénégalais qui sont des plats délicieux (oui, même le haggis n’est pas mauvais, surtout quand il est nappé d’une bonne sauce au whisky) et bien plus savoureux qu’un hamburger-frites de chaînes de «fast food». Et donc, conclusion : la prochaine fois que vous voyagerez dans un de ces pays, goûtez un des plats cités dans cet article (et le précédent), vous ne le regretterez pas ! De toute façon, bien évidemment, mangez local (ou alors ne voyagez pas et restez à Argenton sur Creuse) : vous avez déjà émis plein de CO2 en prenant l’avion, inutile d’en émettre encore plus pour faire venir votre morceau de steak et vos pommes de terre sur votre lieu de vacances (même si cela représente beaucoup moins de CO2 que prendre votre gros SUV pour faire 35 km par jour pour vous rendre au travail) !
PS : Au passage, voici quelques restaurants (toujours ouverts aux dernières informations, mais la qualité de leurs plats a peut-être évolué, en bien ou en mal, depuis que nous y sommes allés : c’est pourquoi j’ai indiqué l’année de notre dernier passage dans ces restaurants) que nous recommandons et que vous pouvez retrouver dans nos carnets de voyage sur http://amvdd.fr où vous trouverez d’autres adresses :
➔ Québec (Québec - Canada) : Aux Anciens Canadiens (1997)
➔ San Francisco (Californie - USA) : «Lori's diner» (1999)
➔ Rome (Italie) : «Il Bocconcino» (2013)
➔ St Leu (Ile de la Réunion - France) : Auberge du Relais (2013)
➔ Buenos Aires (Argentine) : «La Cabrera» (2014)
➔ Séville (Andalousie - Espagne) : «Vineria San Telmo» (2014)
➔ Natchitoches (Louisiane - USA) : Merci Beaucoup (2016)
➔ Basse-Terre (Guadeloupe - France) : Ô Z'Epices (2016)
➔ Cusco (Pérou) : Pachapapa (2017)
➔ Lisbonne (Portugal) : «Leão d'Ouro» (2018)
➔ Datong (Shanxi - Chine) : «Fenglin Ge» (2018)
➔ Saint Pétersbourg (Russie) : «Yat» (2019)